Harcèlement de meute, raid numérique

, par Aline Beilin

Quand internet n’est pas une zone de non-droit. Marvel Fitness, youtubeur aux 146 000 abonnés, à été jugé lundi 21 septembre 2020 par le tribunal correctionnel de Versailles. Il était accusé d’avoir poussé son public à harceler par des flots de messages, allant de la moquerie et de l’insulte aux humiliations et à l’appel au suicide.

Les victimes sont âgées de 19 à 34 ans. Elles ont produit des centaines de tweets, de captures d’écran et autres preuves matérielles de ce cyberharcèlement. L’avocate des victimes est devenue dès lors qu’elle a accepté de défendre les victimes la cible des cyberharceleurs et s’est portée partie civile : au procès, au terme de sa plaidoirie, elle a ôté sa robe pour rejoindre le banc des parties civiles. Les messages en cause ont continué pendant le procès lui-même, car seul un auteur a été poursuivi.
Depuis 2018, la loi punit le harcèlement dit "en meute". Voir le texte du code pénal ici. Cette loi du 3 août 2018 est venu préciser et alourdir la peine de l’infraction de cyberharcelement.
La sanction est lourde : deux ans de prison dont un assorti d’un sursis probatoire de trois ans. Marvel Fitness est en détention pour un an. Le juge , qui est allé au delà des réquisitions du procureur, entend montrer par la qu’internet n’échappe pas toujours à la régulation par le droit.
Recit de l’affaire et du procès sur FranceInter.fr

Cette affaire n’est pas sans rappeler celle de la Ligue du LOL, qui avait concerné le milieu journalistique. Pour un rappel de l’affaire lire ici

Le Parisien a interrogé Laure Salmona, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement, sur la manière de réagir quand on est ciblé. A lire ici.

Partager

Imprimer cette page (impression du contenu de la page)