Pour mémoire, l’arrêt du Conseil d’État du 10 février 1917avait déclaré illégal le bail conclu entre la ville de Paris et une association ordinaire, en vue de la construction d’une mosquée au motif que seule une association cultuelle pouvait conclure ce type de convention.
Depuis la loi du 24 aout 2021, les musulmans peuvent désormais fonder une association cultuelle, et passer contrat pour construire un lieu de culte. En échange, le contrôle de l’État sur l’association s’exerce pleinement.
Roseline Letteron rappelle également que "le premier espace de concertation entre les pouvoirs publics et le culte musulman a été le Conseil français du culte musulman (CFCM). Initié par Nicolas Sarkozy en 2003. Elle note que le bilan du CFCM a été désastreux, car "au lieu de favoriser l’autonomie de l’islam de France, le CFCM a été l’enjeu de conflits d’influence, chaque fédération demeurant très liée à son pays d’origine". cela a vite conduit à l’implosion du CFCM, et à l’ordre du jour de sa prochaine et dernière Assemblée générale " Dissolution du CFCM pour permettre aux acteurs du culte musulman de mettre en place une nouvelle forme de représentation démocratique du culte musulman".
Il a été pris acte de l’échec du CFCM : c’est pourquoi le fonctionnement du Forif repose sur une logique inverse : "Au lieu de s’appuyer sur les grandes mosquées liées aux États étrangers, on a recherché une centaine d’acteurs locaux du monde musulman, des imams certes, mais aussi des aumôniers de l’armée, des prisons ou des hôpitaux, des responsables de mouvements de jeunes etc. Le modèle est inspiré de la Deutsche Islam Konferenz allemande qui repose sur une démarche purement pragmatique et régionalisée."
Lire l’article de Roseline Letteron : Le Forif, nouveau visage de l’Islam de France