Memorial est une association de défense des droits humains, et notamment la mémoire des victimes du Goulag de l’URSS stalinienne. L’association permettait de connaître le sort réservé à des personnes disparues dans la Russie soviétique. De nombreuses associations de défense des droits de l’homme ont déjà été dissoutes en Russie. Il s’agit d’un pas de plus, franchi par le bras juridique du pouvoir russe, dans la répression des droits de l’homme, des droits des minorités nationales et du droit à l’information en Russie.
La Cour a accédé aux demandes du parquet, qui se fondait sur le non-respect d’obligations qui découlent du statut de l’organisation, un "agent de l’étranger" aux yeux du pouvoir russe. Ce statut est utilisé par le pouvoir pour faire taire les opposants, comme l’explique l’ONG Amnesty International qui soutient Memorial.
Nicolas Werth, spécialiste de l’URSS et président de Memorial France, se veut rassurant sur le fond. En effet, il assure dans un entretien au journal Libération que « le travail fait est fait, il ne disparaîtra pas. Ce travail de mémoire, d’histoire, a été numérisé, archivé, il est là et ne peut plus disparaître. Il est à l’abri, il va rester. On ne peut pas gommer comme ça d’un trait trente ans de travail, de connaissances, d’archives. »
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En ligne sur le Monde : La Cour suprême russe dissout l’ONG Memorial, pilier de la défense des libertés dans le pays