Qatargate ou la fragilisation du Parlement européen

, par Aline Beilin

Arrestations au Parlement européen. Ce pourrait être le pitch d’une série, mais c’est un mauvais scénario pour les institutions européennes.
Six personnes interpellées vendredi 9 décembre, quatre d’entre elles écrouées dimanche, dont la vice-présidente du Parlement Eva Kaili, son assistant parlementaire et compagnon, Pier Antonio Panzeri (ancien eurodéputé de la gauche italienne).
Deux ONG — Fight Impunity et No Peace Without justice (sic !) auraient servi de paravent à un réseau de corruption.
Mme Kaili bénéficie d’une immunité parlementaire mais celle-ci ne peut pas être mise en avant en cas de crime et de flagrance ("le flag").
Mais la corruption implique un corrupteur... En l’occurrence, il s’agit du Qatar, qui aurait ainsi cherché à obtenir des décisions politiques et économiques en sa faveur.
C’est le parquet fédéral belge qui a communiqué sur l’enquête, conduite par un juge d’instruction : l’enquête porte sur « des faits présumés d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment ». L’enquête a démarré en juillet, mené par l’Office central pour la corruption de la police fédérale belge.

Ce que on sait sur la situation le 15 décembre 2022 à lire dans le journal Le monde ici
Pour un éclaircissement sur la corruption, voir cet article.

Dans le journal Le Monde du 12 décembre 2022, Alberto Alemanno, Professeur en droit de l’Union européenne, prend un peu de recul sur la situation de crise que vit le Parlement. Il analyse la situation du Parlement européen au lendemain de ces arrestations. Il propose des pistes pour réformer le système d’éthique et de lobbying de l’Union européenne : l’institution d’une autorité éthique commune et indépendante dotée de moyens, de capacités d’enquête et d’un pouvoir de sanction, le renforcement des règles en matière de conflits d’intérêts, la publication du lobbying en provenance de pays étrangers, des règles de publicité de transparence plus contraignante.

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