Pénaliser l’achat d’actes sexuels suffit-il pour lutter contre la traite à fins sexuelles ?

, par Aline Beilin, Valérie Marchand

La tribune peut être lue dans Le Monde daté du 13 avril 2023 (article réservé aux abonnés).
Le collectif d’associations (dont Osez le féminisme !, Coalition pour l’abolition de la prostitution, Mouvement du Nid, Femmes solidaires) rappelle que l’achat d’acte sexuel est pénalisé depuis 2016, à juste titre : « Il n’y a pas de liberté ni de consentement réel dès lors que l’acte sexuel est imposé par l’argent ».

Selon la tribune, 80 % des personnes prostituées sont des femmes, et à 90 % d’origine étrangère. L’achat d’actes sexuels serait à 99 % commis par des hommes. Non sourcés, ces chiffres doivent être pris avec précaution mais ils traduisent le caractère très genré de la traite.

La tribune signale des effets positifs de la loi : les personnes prostituées ne sont plus condamnées, et l’accompagnement vers la sortie de la prostitution a été effectif pour 643 personnes (chiffre au 1er janvier 2023). Parmi ces personnes, 87.5 % auraient retrouvé un emploi stable. Enfin le nombre d’enquêtes criminelles visant la traite des êtres humains à des fins sexuelles a augmenté.
Mais la tribune demande aussi le renforcement de la politique abolitionniste. Elle réclame : le renforcement des parcours de sortie de la prostitution et parallèlement de la lutte contre le proxénétisme, la mise en place d’une réelle éducation à une sexualité libérée des violences.

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