Mai 2019
« Le samedi 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand assassinait sa femme et ses deux enfants, ses père et mère, avant d’essayer, en vain, de tuer celle qui aurait été son ancienne maîtresse. » Extrait de l’incipit de l’ordonnance de renvoi devant la cour d’assises en 1996.
Jean-Claude Romand a été condamné en 1996 à une peine de prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Depuis 2015, il a purgé sa peine de prison de sûreté de 22 ans. Mais ce n’est qu’en septembre 2018 qu’il a fait une demande de libération conditionnelle. La libération conditionnelle est une mesure d’aménagement de peine.
Le tribunal de l’application des peines avait rejeté en février 2019 sa demande de libération conditionnelle : « « En dépit de son parcours d’exécution de peine satisfaisant, les éléments du projet présenté et de sa personnalité ne permettent pas, en l’état, d’assurer un juste équilibre entre le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et de la réinsertion du condamné », avaient estimé les juges.
Jean-Claude Romand a fait appel de cette décision. Jeudi 25 avril 2019, la cour d’appel de Bourges a décidé d’autoriser Jean-Claude Romand à sortir de prison. Il est placé sous surveillance électronique pendant une période de probation de deux ans.
Cette affaire permet de réfléchir à la notion de perpétuité et à la manière dont la société peut envisager la sortie de prison et la réinsertion des criminels.
L’évocation de cette affaire est aussi l’occasion de relire L’adversaire, d’Emmanuel Carrère, qui montre magnifiquement ce qu’est la spirale du mensonge. C’est aussi l’occasion de voir ou revoir plusieurs films, très différents, autour de l’affaire du faux médecin : Le roman d’un menteur, de Gilles Cayatte (1999), L’emploi du temps, film de Laurent Cantet réalisé en 2001, ou L’adversaire, film réalisé en 2002 par Nicole Garcia à partir du livre de Carrère,
En 2016, les décodeurs du Monde ont publié un point sur la peine de perpétuité en France https://www.lemonde.fr/les-decodeur...