La dignité en prison : une importante décision du Conseil Constitutionnel

, par Valérie Marchand

Le Conseil constitutionnel juge que l’insuffisance des pouvoirs du juge judiciaire pour faire cesser des conditions indignes de détention (notamment en libérant le détenu) viole la Constitution.

Extrait de la décision :
"14. Il s’en déduit qu’il appartient aux autorités judiciaires ainsi qu’aux autorités administratives de veiller à ce que la privation de liberté des personnes placées en détention provisoire soit, en toutes circonstances, mise en œuvre dans le respect de la dignité de la personne. Il appartient, en outre, aux autorités et juridictions compétentes de prévenir et de réprimer les agissements portant atteinte à la dignité de la personne placée en détention provisoire et d’ordonner la réparation des préjudices subis. Enfin, il incombe au législateur de garantir aux personnes placées en détention provisoire la possibilité de saisir le juge de conditions de détention contraires à la dignité de la personne humaine, afin qu’il y soit mis fin."

La loi doit être donc modifiée, et le Conseil Constitutionnel a reporté au 1er mars 2021 la date de l’ abrogation des dispositions déclarées contraires à la Constitution.

Lire le communiqué de presse : Décision n° 2020-858/859 QPC du 2 octobre 2020, M. Geoffrey F. et autre [Conditions d’incarcération des détenus] Non conformité totale - Effet différé

Lien vers la décision

Dans cet article publié sur Lextenso, l’avocat Mathieu Quinquis revient sur l’importance de cette décision. A lire ici

Pour rappel, cette décision du Conseil constitutionnel est la conséquence d’une condamnation de la France par la CEDH en janvier 2020 . Lire notre article

Lire nos précédents articles sur les conditions indignes de détention en cliquant sur le mot clé "Prison"

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