Le maire RN de Morières-lès-Avignon a décidé de supprimer les repas de substitution dans sa commune.

, par Valérie Marchand

 Avançant des raisons économiques, le maire RN de Morières-lès-Avignon, dans le Vaucluse, a décidé de supprimer les repas de substitution dans sa commune. Aucun n’a été servi le mardi 4 janvier. https://www.bfmtv.com/societe/vaucluse-un-maire-rn-supprime-les-menus-de-substitution-des-cantines-pour-faire-des-economies_AN-202301040036.html

Sur cette question, lire l’arrêt du 11 décembre 2020, Commune de Chalon-sur-Saône ! : "ni les principes de laïcité et de neutralité du service public, ni le principe d’égalité des usagers devant le service public, ne font, par eux-mêmes, obstacle à ce que ces mêmes collectivités territoriales puissent proposer de tels repas."

 Extraits de l’arrêt du Conseil d’Etat du 11 décembre 2020, Commune de Chalon-sur-Saône

6. S’il n’existe aucune obligation pour les collectivités territoriales gestionnaires d’un service public de restauration scolaire de distribuer à ses usagers des repas différenciés leur permettant de ne pas consommer des aliments proscrits par leurs convictions religieuses, et aucun droit pour les usagers qu’il en soit ainsi, dès lors que les dispositions de l’article 1er de la Constitution interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers, ni les principes de laïcité et de neutralité du service public, ni le principe d’égalité des usagers devant le service public, ne font, par eux-mêmes, obstacle à ce que ces mêmes collectivités territoriales puissent proposer de tels repas.

7. Lorsque les collectivités ayant fait le choix d’assurer le service public de restauration scolaire définissent ou redéfinissent les règles d’organisation de ce service public, il leur appartient de prendre en compte l’intérêt général qui s’attache à ce que tous les enfants puissent bénéficier de ce service public, au regard des exigences du bon fonctionnement du service et des moyens humains et financiers dont disposent ces collectivités.

8. Il résulte de ce qui précède qu’en jugeant que les principes de laïcité et de neutralité du service public ne faisaient, par eux-mêmes, pas obstacle à ce que les usagers du service public facultatif de la restauration scolaire se voient offrir un choix leur permettant de bénéficier d’un menu équilibré sans avoir à consommer des aliments proscrits par leurs convictions religieuses, la cour n’a, contrairement à ce que soutient la commune requérante, ni commis d’erreur de droit, ni méconnu les principes de laïcité, de neutralité et d’égalité des usagers devant le service public.

Voir en ligne : Lien vers l"arrêt du CE du 11 décembre 2020

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